Elle chante
pour se préserver de l’oubli,
dépositaire d’une centaine de
poèmes hassani, entre Telaâ
et Gaf. L’un de ces poèmes les
plus récents est vieux d’un
demi-siècle.
Rebelle, refusant
toute convention qui la cloisonnerait, Zghaïlina se veut avant-gardiste et a créé
une formation musicale où les femmes sont aux choeurs et les hommes instrumentistes.
Maîtres d’instruments traditionnels, entre tbel, flûte, tidinite et dabbouss,
ils ne tolèrent pour invité contemporain que la guitare.
Tous issus des
contrées Sahraouis, de Dakhla, Guelmine, Tan-Tan où Laâyoune, ils égrènent
les scènes marocaines où leur musique séculaire résonne dans tout le Royaume
depuis 27 années déjà, avec ce souci toujours authentique, la conservation
d’une musique séculaire.
Fils de Hamidou Touré, membre sur le tard du
groupe Touré Kounda, Daby s’imprègne de la
musique en écoutant son père jouer occasionnellement
avec des amis.
Le géniteur veut à l’époque
que son fils ait un «vrai» métier, loin des galères.
Dans sa Mauritanie natale, Daby Touré est obligé
de se cacher pour pratiquer ce qui lui prend à
coeur, la percussion avant tout. Hamidou Touré
quitte la Mauritanie à la fin des années 1980,
suite aux troubles avec le Sénégal. Dans ses
bagages, Daby. Celui-ci est censé poursuivre des
études. Mais, avec un cousin, il monte le groupe
Touré-Touré. C’était en 1992.
Suite au timide
succès de l’album «Laddé», Daby Touré décide de continuer sa route seul en mixant
la musique de son pays avec les sonorités qui ont rythmé son adolescence :
Bob Marley bien sûr, mais également soul, pop et funk. Le résultat est étonnant
de pureté.
Abdallah Oumbadougou est un
guitariste touareg, né vers 1962 à
Tchimoumouneme près d’Agadez
(Niger). Il achète sa première
guitare à l’âge de 16 ans et apprend
la musique en autodidacte.
Les
décennies 70-80 sont marquées
par une grande sécheresse et par
une marginalisation croissante des
Touaregs au Niger, provoquant
ainsi l’exil des jeunes Touaregs
vers la Libye et l’Algérie, à la
recherche d’un travail et d’un
avenir meilleur. Abdallah fait partie de ces exilés, il se rend en 1984, avec deux
de ses amis pour l’Algérie. Le voyage est périlleux, il leur faut traverser le Sahara
à pied, clandestinement. Ils ont mis 27 jours et ont failli mourir de soif. Parvenu
à Tamanrasset en Algérie, Abdallah trouve un travail et continue à jouer de la
guitare le soir pour ses amis.
Il chante la souffrance du peuple touarègue, la paix
et la scolarisation des enfants. En 2005, il participe à l’aventure Désert Rebel,
accompagné de Daniel Jamet de la Mano Negra, de Guizmo de Tryo, d’Amazigh
Kateb et de Imhotep du groupe IAM.
Depuis, Abdallah utilise sa notoriété pour
préserver la culture touarègue. Il a ainsi fondé l’association Takrist n’tada et a
construit deux écoles de musique : une première à Arlit, en 2000 et une seconde
en 2003 à Agadez au Niger. En 2010 Abdallah enregistre son nouvel album,
réalisé par Daniel Jamet (Ex Mano Negra).
Abdallah Oumbadougou est un des
fondateurs de la musique touarègue contemporaine, sa musique s’écoute partout
dans le désert de l’Algérie, au Mali, Niger et Lybie.